L'échelle de performance CO2 et le système NTMB-systeem encouragent la certification de durabilité
L'écologisation de notre société est un fait et le secteur de la construction et des infrastructures n’y fait pas exception. COPRO est l’un des nombreux acteurs qui, en coulisse, joue un rôle très important en traduisant ces concepts théoriques en solutions pratiques et applicables aux secteurs de la construction routière et des infrastructures. Tout en évaluant et en certifiant non seulement la durabilité des produits, mais aussi celle des systèmes, COPRO vise également, dans un proche avenir, à intégrer le contexte dans lequel les produits sont appliqués dans le strict respect de l’environnement et des performances écologiques. À cet égard, il y a quelques évolutions récentes intéressantes : l'échelle de performance CO2 et le système de gestion NTMB (Abréviation néerlandaise pour natuurtechnische milieubouw, en français, construction écologique et technico-naturelle).
La certification des produits de construction est en pleine évolution. Pendant longtemps, l'accent a été mis sur les aspects constructifs (résistance, épaisseur, dimensionnement, ...), mais ces dernières années, l'importance des paramètres durables (facilité d'entretien, empreinte CO2, circularité, lixiviation, durée de vie, …) a singulièrement augmenté. "Nous examinons la durabilité au-delà du produit même ("durability") et nous voulons également prendre en compte les systèmes et processus qui l’accompagnent ("sustainability")", déclare Dirk Van Loo, CEO de COPRO. "Un produit en soi peut avoir une longue durée de vie, accompagné de coûts de transport élevés et d’une forte empreinte en CO2, parce qu’il provient de l’autre bout du monde, ce qui donne à l'offre globale un aspect beaucoup moins durable. Dans un avenir proche, nous allons essayer d'intégrer tout cela dans nos systèmes de certification - un changement qui s'inscrit dans la tendance générale à l'écologisation-. En collaboration avec le Gouvernement flamand, nous travaillons également sur un projet de "Green Public Procurement”, où sont élaborées des procédures d'appel d'offres qui ne tiennent pas seulement compte des prix les plus bas, mais aussi des meilleures performances écologiques".
Incitation à la durabilité pour les acteurs chargés d’exécuter les travaux
Un système de certification qui s'inscrit parfaitement dans le cadre de ce "Green Public Procurement” est l'échelle de performance CO2, un concept qui fait fureur aux Pays-Bas depuis une dizaine d'années et qui sera bientôt éprouvé dans notre pays également. "L'échelle de performance CO2 est une incitation à la durabilité destinée aux acteurs chargés d’exécuter les travaux, un système de gestion qui encourage les entreprises certifiées à réduire structurellement leurs émissions de CO2, tant dans leur gestion interne que dans leur chaîne d'approvisionnement ainsi que lors de l'exécution de leurs projets", explique Dirk Van Loo. "Les économies d'énergie, l'utilisation efficace des matériaux et l'énergie verte sont des avantages qui permettent aux entreprises de construction de monter d'un ou plusieurs niveaux (de 1 à 5) sur l'échelle de performance de rejets en CO2. De cette façon, ils ont de meilleures chances de remporter des marchés publics. Les entrepreneurs qui participent à des appels d'offres publics pourraient, à l’avenir, ainsi bénéficier d'une réduction fictive, comme cela se passe au Pays-Bas, s’ils disposent d’un certificat de ce type. En fonction de leur niveau sur l'échelle, cette réduction peut être plus ou moins importante. Au total, vingt chantiers ont été sélectionnés - dix en Flandre et dix en Wallonie – qui demandent aux participants de présenter un tel certificat-. La Région bruxelloise se penche également sur la question. Une fois ces projets terminés, les maîtres d'ouvrage publics évalueront si le système a un avenir dans notre pays et quels changements doivent être apportés pour le rendre conforme aux pratiques belges. COPRO a entre-temps été reconnu comme organisme de certification par SKAO, le propriétaire du système néerlandais."
Construction à biodiversité positive
Il y a encore un deuxième système de certification durable qui va au-delà des produits eux-mêmes : le système de gestion NTMB. Celui-ci, à son tour, est lié à des constructions à biodiversité positive, explique Dirk Van Loo : "Il s'agit de produits, de techniques et d'applications offrant des perspectives de développement naturel. Pensez aux berges des rivières, des canaux ou des fossés qui au lieu d’être revêtues, peuvent, par exemple, être recouvertes de produits biodégradables. Mais dans cette catégorie de produits biodégradables, il y a également une distinction importante à faire. Les nappes de protection tridimensionnelles renforcées par des fibres de polypropylène auront un score moins favorable que les applications n’utilisant pas de matières synthétiques. Tout cela est valorisé via le système de gestion NTMB, qui à l'origine était détenu par la Région flamande, mais qui a été cédé à COPRO. Nous avons l’intention d’évaluer et d’étendre ce système de gestion NTMB, en consultation avec le secteur. Pour l'instant, il s'agit principalement de produits destinés aux protections des berges, mais à la demande du secteur, d'autres applications pourront aussi être reprises. Nous pensons, par exemple, à l’ensemencement hydraulique de certaines semences."
Exercice complexe
COPRO a pour tâche, en tant qu'organisme de contrôle, d'évaluer de manière neutre et impartiale ce que le secteur de la construction et des infrastructures veut et ce dont il a besoin, pour ensuite développer une méthodologie de certification concrète et fiable qui stimule et facilite la mise en œuvre pratique de solutions durables. "La difficulté, cependant, réside dans le fait que s’il existe généralement des normes claires et des critères objectifs visant les caractéristiques des produits, ce n’est pas (encore) le cas en ce qui concerne le concept de durabilité globale. C'est un exercice complexe que de quantifier cela, sans compter qu’il faut éviter de succomber à la tentation du 'Greenwashing'", ajoute Dirk Van Loo. Il est donc nécessaire avec toutes les parties prenantes - prescripteurs, entrepreneurs, experts (centres de recherche, universités, …) et producteurs - de déterminer quels sont les paramètres importants pour pouvoir évaluer la durabilité des produits et des systèmes. Il s'agit d'une tâche de longue haleine, mais qui est cruciale en vue d’améliorer le respect de l'environnement et la qualité des projets de construction et d'infrastructures. Il en va de même pour la certification d’exécution, que nous lancerons en 2021 - par exemple, pour la pose et le remplacement des dispositifs de retenue routiers ou l'installation et l'entretien des systèmes de stockage et d'infiltration des eaux souterraines -. La qualité de ces produits peut être excellente en soi, mais s'ils ne sont pas correctement mis en œuvre et/ou entretenus, leur fonctionnement sera compromis. Nous espérons remédier à ce genre de problème en nous appuyant sur la certification d’exécution".